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MOISSON La bonne surprise

Sans être exceptionnelle en quantité, mais tout de même correcte, la récolte 2017 s'avère de très bonne facture en qualité. Seul bémol : les prix.

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C'est un ouf de soulagement qu'ont pu pousser les collecteurs à l'issue de cette moisson 2017. Elle était en effet à haut risque, entre les trésoreries exsangues des céréaliculteurs après la récolte 2016, et la météo chaotique du printemps. Cette succession de sécheresse, de gel, de canicules, puis d'épisodes orageux pendant la moisson a fait craindre le pire encore une fois. Certes, ce cocktail laisse des traces, et les rendements en blé sont même légèrement inférieurs à la moyenne quinquennale (hors 2016). Mais la sole record permet une production dans les clous. Et tout est allé très vite, mettant la pression sur la logistique. On a d'ailleurs vu pas mal de tas de grains temporaires autour des silos. Mais la qualité est de surcroît bonne voire très bonne, même si le PS a pu quelquefois chuter après les pluies de juillet.

Les équipes en alerte sur le Hagberg

Certaines zones sont néanmoins décevantes : la Lorraine bien sûr, dans le sec, la Champagne, la Bourgogne, le Centre, où, sur certaines poches, c'est le critère Hagberg qui inquiète, sans atteindre les très mauvais scores de 2014. Ainsi, même si visuellement les épis sont jolis, la qualité des blés durs a pu y être très dégradée. « 100 % des parcelles sont germées ou prégermées, estime Benjamin Top, le directeur d'AgroPithiviers. Nous allons perdre un peu en valeur ajoutée, mais je ne suis pas inquiet pour la commercialisation. » « On a beaucoup travaillé sur l'allotement vis-à-vis du Hagberg, confirme de son côté François Pignolet, DG de Coc. Même avec 5 % de Hagberg à 180, il fallait l'isoler. » Chez Soufflet aussi, « les équipes ont été en alerte de façon à pouvoir valoriser le blé en le séparant en fonction du Hagberg ou des grains germés », indique François Berson. Si bien que des OS ont demandé aux agriculteurs de prioriser la moisson des blés à celle des colzas pour réduire les risques. Récolte de colza qui se révèle finalement comme un très bon cru. En orge de brasserie, Soufflet évoque un « excès de protéines sur 20 % des volumes ».

Un taux de protéines au-delà de 12 %

En dehors de cela, il y a de beaux résultats en blé du nord au sud. De quoi satisfaire la meunerie sur le marché intérieur, et à l'export. « Il y a beaucoup moins d'éléments pénalisants que l'année dernière, se félicite Jean-Philippe Everling, exportateur, chez Transgrain France. Surtout, avec des rendements moyens, on dispose quand même de très bons taux de protéines. Il y a donc de la disponibilité et de la qualité pour servir les marchés. » Seuls les prix font pâle figure en cette rentrée. En cause : l'excellente récolte en mer Noire et la parité euro/dollar défavorable.

Renaud Fourreaux

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